Christian
Guellerin, directeur général de L’École
de design Nantes Atlantique s'est récemment exprimé
au sujet de l'évolution
du comportement des consommateurs .
Il
constate que nous, consommateurs, sommes de plus en plus
exigeants quant à la conception des biens que nous
achetons. Christian Guellerin qualifie cette tendance
d'économie de la contribution, dans laquelle le
consommateur souhaite être partie prenante, acteur,
de la conception, du design des produits qui lui seront
proposés. Il voit même dans ce phénomène
un retour à des valeurs beaucoup plus humaines,
voire humanistes en rendant le pouvoir à l'individu
au détriment des groupements commerciaux.
S'il
dit vrai, et j'avoue que cette prise de parole me laisse
perplexe, il convient bien évidemment de repenser
notre vision du marketing et de réinventer des
outils qui intégreront cette nouvelle façon
d'aborder les marchés. Ce serait effectivement
une véritable révolution, dans un monde
où l'idée que le consommateur ne sait pas
vraiment ce qu'il veut a pris une place prépondérante
dans nos mécanismes de création de valeurs.
Chacun s'accorde pourtant bien pour dire qu'il convient
de placer le client au centre de ses préoccupations,
mais bien souvent, pour ne pas dire toujours, cette prise
de conscience ne se matérialise que par une simple
projection de ce que l'on s'imagine être les attentes
des clients, sans que celles-ci soient pour autant clairement
exprimées. |
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La
question mérite d'être posée : créons-nous
des objets pour répondre à une demande clients
clairement exprimée ?
Les véhicules de type monospace sont-ils nés
d'une demande de certaines personnes de pouvoir disposer
d'un moyen de transport mi-voiture de tourisme, mi-minibus
? Et si, effectivement, on peut imaginer que la réponse
puisse être oui, il y avait-il un nombre si important
de consommateurs qui aient réclamé ce type
de véhicule, pour justifier que Renault (à
moins que ce ne soit Chrysler ...) parie son avenir sur
cette conception ?
On peut également s'interroger de la même
façon au sujet des tablettes numériques
: quelqu'un a-t-il un jour osé réclamer
un objet beaucoup plus gros qu'un téléphone
portable, moins puissant qu'un ordinateur, aussi cher,
mais beaucoup plus petit qu'un téléviseur,
et plus fragile qu'un livre de poche ? Et si la demande
était d'inventer un objet qui puisse remplacer
le téléphone, l'ordinateur, la télé
et les livres, avouez que ce n'est pas tout à fait
mission accomplie ... Et pourtant ces tablettes numériques
sont un succès retentissant. Succès pas
si rationnel que ça d'ailleurs : comment expliquer
que des tablettes plus performantes et dans certains cas
moins chères, soient en passe d'être contraintes
de jeter l'éponge face à l'ogre Apple ?
...
La réponse serait-elle dans les propos de Christian
Guellerin : parce que l'Ipad est le résultat des
contributions de ses utilisateurs et que par conséquent
cela rend ces derniers aveugles de fierté ? ...
Pas impossible ...
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